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Pars avec lui, Agnès Ledig

Dernière mise à jour : 27 sept. 2022


Pars avec lui, écrit par Agnès Ledig, éd. Albin Michel, 2014.

Je vous partage la couverture de l'édition Pocket, 2016. Je trouve le dessin plus ouvert à l'interprétation du message universel que porte le roman.

A toutes les Juliette qui se perdent en chemin , à toutes les Vanessa qui se cherchent dans les recoins les plus sombres.



L'autrice

Agnès Ledig, romancière française originaire de la région Grand-Est a écrit huit romans, trois livres jeunesse et 4 nouvelles publiées dans les recueils 13 à table ! au profit des Resto du Cœur. Anciennement sage-femme, elle a commencé à écrire en 2005. Son premier roman Marie d'en haut a reçu le coup de cœur des lectrices du prix Femme Actuelle 2011.


Je ne connaissais qu'une ou deux nouvelles d'Agnès Ledig et c'est pour le club lecture auquel je me suis inscrite cette année que j'ai eu ce roman entre les mains. Une belle rencontre avec une belle plume.


La quatrième de couverture

On retrouve dans Pars avec lui l'univers tendre et attachant d'Agnès Ledig, avec ses personnages un peu fragiles, qui souvent nous ressemblent. L'auteur de juste avant le bonheur sait tendre la main aux accidentés de la vie, à ceux qui sont meurtris, à bout de souffle. Mais aussi nous enseigner qu'envers et contre tout, l'amour doit triompher, et qu'être heureux, c'est regarder où l'on va, non d'où l'on vient.


Citation

«De loup je n'en veux plus, je rêve d'un berger.»

Les personnages

La petite sirène, Juliette, infirmière remplaçante en réanimation. Elle donne tout à ses patients mais prend peu soin d'elle et de son bien-être. Une obsession devenir maman.

Le loup, Laurent, requin de la finance et pas que, violent, narcissique, il manipule sa compagne et l'isole.

Le berger, Roméo, jeune pompier professionnel, il chute de huit étages lors d'une intervention. Un long combat pour survivre s'engage pour lui.

L'agneau, Vanessa, jeune adolescente de 14 ans, lutte pour survivre entre les vestiges du passé, les difficultés du présent et les incertitudes de l'avenir.

Marie-Louise dite Malou, la grand-mère secrète, coquette et aimante sur qui on peut compter et pleine de sagesse.

Jean, l'arrière- grand-père de Roméo.

Guillaume, infirmier en réanimation, pâtissier à ses heures perdues, il sauve les âmes en peine avec ses macarons et son cœur sur la main.

Alexandre, le pêcheur.

Babette, la femme qui parle à l'oreille des bouquetins.

Christian & Solange, chef des pompiers et sa femme.


Mon avis – ⭐⭐⭐⭐⭐

Un roman pansement, dans lequel les personnages révèlent au rythme de l'intrigue des caractères surprenants.

Quand Roméo rencontre Juliette. On est loin des Capulet et des Montaigu, nous avons affaire à deux héros du quotidien. Il est pompier, elle est infirmière. Après sa chute du huitième étage, elle est celle qui va prendre soin de lui, lui donner la force et le courage de remonter la pente alors qu'il est cassé sur son lit de réanimation. Mais personne n'est là pour prendre soin d'elle, lui donner la force de partir loin de son compagnon violent. La vie n'est pas simple, lui part en rééducation et elle s'isole un peu plus dans son couple destructeur et son envie de bébé.

Chaque chapitre est consacré à un personnage, sa vie, son quotidien. Juliette et Roméo tiennent une correspondance très vite. Ainsi l'intrigue progresse au rythme de leurs échanges en alternance avec le récit de ce qu'ils vivent chacun de leur côté. Cette fiction épistolaire dans le récit apporte une bulle amoureuse qui se confronte à la dure réalité qu'affrontent les personnages dans leur quotidien.


De son côté Roméo est tuteur de sa jeune sœur Vanessa. Elle aussi écrit, à la seconde personne du singulier dans son journal intime. Bien qu'elle soit une adolescente, elle n'écrit pas de l'eau de rose ou la colère de son âge mais des réflexions profondes sur les relations homme/femmes.

Il y a des hommes lourds qui pensent être couillus comme des taureaux de concours, qui écrasent de leur virilité malsaine les femmes trop fragiles, et il y a des hommes élégants et délicats qui les considèrent et les respectent dans leur fragilité. Il y a aussi des femmes fatales qui n'ont de vraiment fatal que le vide intersidéral de leur cœur, qui maltraitent les hommes sensibles, et il y a des femmes attentionnées et touchées par les hommes qui osent montrer leurs failles. Certaines combinaisons à l'intérieur de ce petit monde sont parfois improbables quand d'autres se font dans une harmonie parfaite, parce que tout colle, tout s'emboîte, même les failles surtout les failles.

A nouveau, cette double écriture nous permet de comprendre le personnage. Et permet à l'autrice de véhiculer des messages positifs en parallèle de l'intrigue.

Comme annoncé en quatrième de couverture, l'autrice donne la parole à des personnages accidentés de la vie, elle leur donne la possibilité de dépasser leur fragilité, d'affronter la vie, de vivre libre, d'aimer et de s'aimer.

Plus que de la tendresse et de l'amour, les personnages sont aussi plein d'humour. Des personnages fragiles et forts qui s'entraident, se soutiennent envers et contre tout.

J'ai aussi beaucoup aimé comment le titre Pars avec lui revient régulièrement comme un refrain dans le roman. Il revient de manière très surprenante dans des situations auxquelles on ne s'attend pas.


J'ai beaucoup aimé ce roman, à la fois roman d'amour, roman feel-good, roman intergénérationnel. Agnès Ledig a une façon d'écrire qui me parle avec douceur et force. C'est un roman agréable à lire. Loin de l'écriture mièvre de certains feel-good, là Agnès Ledig partage avec les lecteurs une sensibilité et des messages universels sur l'humain.

Ça doit être ça les vrais amis. Ceux qui restent même quand on part, qu'on retrouvent en revenant, une semaine, un mois, un an, cinq ans après. J'essaie de ne pas m'en vouloir, de ne pas regretter, mais c'est impossible. Je suis en colère contre celle que j'ai été toutes ces années, cette mollesse, cet aveuglement, qui ont laissé le champ libre à ce requin.

Citation amusante

- Mais vous c'est trop tard, c'est devenu un réflexe acquis, comme le chien, là justement, Popov, ou un truc comme ça.
-Pavlov ?
-Oui sauf que là, c'est vous le chien. (...) Bon ça va pour cette fois-ci. Allez, vous mettez pas Marcel en tête.
- Martel, Vanessa !
- Quoi martel ?
- Ne pas se mettre martel en tête.
-Ah bon ? Vous êtes sûr ?

Ce roman m'a donné très envie de découvrir les autres romans de l'autrice. Pour écrire avec autant de justesse, l'autrice se livre en partie en écrivant de choses qu'elle connaît et qu'elle a vécu.


N'hésitez pas à partager et à me laisser un commentaire si vous avez lu le livre ou que cette chronique vous donne envie de le lire.


Prochain rendez-vous littéraire la suite de la série Blackwater que j'ai mise un peu de côté pour deux lectures communes en septembre.

Callie

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