La voleuse suivi de l'entretien avec Norlane Deliz

La voleuse, par Norlane Deliz, éditons du Poutan, 2015.

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Résumé -

Lou-Anne parcourt la ville, en vole les images. Chez elle, elle écrit au feutre coloré sur des papiers bruns, roses ou bleus pales… Des papiers poèmes qui vont en rejoindre d’autres dans un coffre en bois… Entre Saône et Rhône, elle rencontre Alessandro. Ils tombent amoureux. Journaliste, Sandro tente d’élucider le mystère des disparitions lyonnaises : un pingouin géant, des livres de poésie, Victor Ombrès, une mère et sa fille… Où sont-ils tous passés ?

P'tit papier coloré de Lou-Anne

Dans l'anonymat de la ville / Une petite fille /Joue à Cendrillon.

Mon avis -

J'ai été charmée par ce petit roman. Une écriture tantôt poétique, tantôt mystérieuse, le lecteur est pris par la main et emmené flâner dans Lyon au gré des promenades de Lou-Anne.

Lou-Anne est une poète (poétesse peut-être) elle transforme ce qu'elle voit en petits papiers colorés sur lesquels les mots dansent, chantent et retranscrivent les détails de la vie quotidienne avec émotion. Sandro est le pragmatique, journaliste, il cherche, enquête. Leur rencontre est évanescente, délicate et insaisissable. Leur histoire est belle.

L'écriture de Norlane Deliz sait jongler entre phrases rythmées par des tournures recherchées, mélodieuses et poétiques et un récit rythmé par le mystère et le suspense.

C'est, à la fois un roman d'amour, un roman découverte et un roman fantastique.

Ce que j'en retiens c'est la légèreté et la mélodie. Tous les sens du lecteur sont éveillés: un récit plein de sons, de senteurs et de sensations. J'avoue aussi que toute cette pluie alors qu'on en manque ça donne envie ! Ce trait d'humour car le roman n'en manque pas.

Je ne commenterai pas la fin qui m'a laissé perplexe. Courez lire ce roman, un bon moment de lecture assuré.

Citation

— Tu n'as pas besoin d'avoir peur de ma famille. — Les propriétaires de chien disent toujours ça. Mon chien est gentil. Qu'importe, si j'ai peur ! Crois-tu que cela rassure ? page 79.

P'tit papier coloré de Lou-Anne

Sur un banc public /Au soleil, relire Verlaine / Plaisir unique.

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Entretien avec l'artiste Norlane Deliz: écrivain, poète, créatrice de collages

Confidences littéraires…

Callie - Depuis quand écris-tu ? Et qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire ?

Norlane - J'écris depuis toujours ou presque. J'ai commencé à écrire des poèmes vers 7-8 ans, quand j'ai découvert la poésie à l'école. Je n'aimais pas les récitations mais j'ai aimé les mots, les textes. C'est quelque chose d'assez naturel pour moi.

Callie - Où écris-tu? À quel moment de la journée ? Combien de temps consacres-tu à l’écriture ?

Norlane - Pour l’instant je n’ai pas de routine. Mais j’écris plutôt chez moi avec l’ordinateur, ça peut être dans un café. J’aime bien avec un bruit de fond ou de la musique. N’importe quand, par morceaux (je ne suis pas un auteur qui écrit au kilomètre toute la journée) mais j’aime bien le soir quand il fait nuit tôt ou au réveil quand j’y ai pensé dans la nuit. En fait, ça se passe beaucoup dans ma tête d’abord et j’écris quand “c’est prêt”. Mais l'objectif du mois d'août est de redonner plus de temps à l'écriture, entre autres pour lancer le 2e roman, donc peut-être que je vais finir par trouver une routine. 😃

Callie - Tu as écrit un récit de vie, de la poésie illustrée par des collages que tu fais, un roman, comment en es-tu venue à la publication, au partage de tes œuvres ?

Norlane - J’ai commencé par partager mes écrits à des inconnus avec un concours de poésie de ma ville d’enfance (à côté de Lyon) à 15 ans. J’ai gagné et on m’a conseillé un atelier d’écriture adulte qui m’a beaucoup apporté : j’ai vu l’intérêt (et le plaisir !) de retravailler un texte et j’ai découvert que dès que l'exercice le permettait j’écrivais principalement de la poésie et j’avais besoin d’écrire mon expérience de vie particulière. Puis aussi, comment dire ça ?, aux réactions des autres, ça se sentait qu’il y avait quelque chose dans ce que j’écrivais. Au même moment j’ai lu l’Esprit de famille de Janine Boissard où Pauline devient écrivain. Je me suis dit “et si ?” et j’ai commencé à faire le récit de vie parce que j’en avais besoin. Et puis quand ça a été terminé, j’ai eu envie de trouver une solution pour qu’il soit un livre mais sans avoir aucune idée d’où ça m’amènerait. Être écrivain était un rêve dans mon journal intime mais ce n’était pas un projet, ça s'est fait au fur et à mesure. J’ai commencé les collages pour accompagner mes poèmes sous forme de cartes parce que j’avais l’occasion de faire un marché artisanal une 2e fois et que je voulais proposer autre chose que le récit de vie comme l’année d’avant…

Callie - Écrire pour toi, c’est plus un métier ou une passion ?

Norlane - C’est un travail que j’aime. Ce que je décide de publier est travaillé. J’aime beaucoup “faire des livres”, pas seulement écrire.

Callie - Ta plume est très poétique, où trouves-tu l'inspiration ?

Norlane - Je crois que c’est mon regard sur la vie qui est ainsi…L’inspiration vient essentiellement de mes ressentis, de ce que j’observe.

Callie - On le ressent en lisant ton roman La voleuse. Le personnage principal Lou-Anne transcrit en poésie ce qu'elle observe à l'extérieur. Ce personnage te ressemble-t-il ?

Norlane - Elle me ressemble surtout parce que les situations qu’elle écrit dans les petits papiers sont très souvent des moments que j’ai vécus, des choses que j’ai vues, en me promenant dans la ville. C’est ce qui a déclenché le roman.

Callie - A la lecture de ton roman , on sent que tu es une grande lectrice, ton récit est riche d'une connaissance littéraire. Quand tu n'écris pas qu'est-ce que tu lis?

Norlane - J’aime les livres, pour moi ça va avec être écrivain. Avec d’autres circonstances de vie, je pourrais être éditrice. Je lis beaucoup de choses mais souvent ce qui n’est pas très connu et rarement les dernières nouveautés. J’aime explorer la littérature du monde. C’est presque plus facile de dire ce que je ne lis pas : je n’aime pas les thrillers sanglants, je vais assez peu vers les polars (sauf quand un challenge Babelio m’y oblige), et je n’ai pas besoin qu’un roman soit gros pour le trouver bien. C’est l’histoire, comment elle est racontée et ce qu’elle me fait ressentir qui m’intéresse. En poésie, j’aime beaucoup les petits recueils et je rêve qu’on en trouve plus avec illustration (c’est trop réservé à la jeunesse).

Callie - Et n'as-tu pas pensé à illustrer des recueils existants ?

Norlane - Non je n’avais pas pensé… Peut-être que je ne me sens pas encore assez artiste pour oser penser que mes collages iraient aux mots des autres. Je me sens plus légitime pour écrire sur les images des autres que l’inverse. Mais j’ai beaucoup aimé travailler les collages pour illustrer Déclarations festives ce qui n’était pas du tout prévu au départ. Je me surprends à chaque projet. 😀

Callie - Les œuvres poétiques n'ont pas toujours du succès auprès des lecteurs d'aujourd'hui que dirais-tu aux lecteurs pour leur donner envie de lire ton dernier livre Déclarations festives et les autres ?

Norlane - C’est une bonne question… si seulement je savais ce qu’il faut dire pour donner envie. :-D

La poésie, ça fait souvent peur parce qu’il y a le mauvais souvenir de l’école (récitation ou commentaire littéraire), et puis la poésie contemporaine manque de diversités aussi. Mais c’est de l’émotion et ça on en a toutes et tous ! Ma poésie est une poésie du sentiment, musicale (j’aime inventer de nouvelles formes avec la rime), et d’une certaine manière mes recueils “racontent une histoire”. Déclarations festives, ce sont des déclarations d’amour qui passent par le corps, à s’offrir pour rêver quand on est seul-e, à partager avec l’être aimé-e quand on a de la chance. Et ce n’est pas que féminin : je sais que ça peut plaire aux hommes. Il faut oser tenter. Sur mon site, on peut se faire une idée de mon écriture avec les cartes poétiques et des extraits.

Merci Norlane d'avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Vous pouvez suivre le travail de Norlane sur son site.

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Callie